A 15 ans, il savait déjà qu’il serait boucher. La passion de la viande plus que celle de l’école a ouvert à Nolhan Godefroy les portes d’un univers où s’allient l’art de la découpe, la maîtrise du geste et l’enjeu de la transmission. Rencontre avec un brillant apprenti de CMA Formation Laon, qui, après s’être très bien placé dans plusieurs concours, a remporté la médaille d’or dans la catégorie boucherie lors des sélections régionales des Worldskills, début février 2025 à Arras.
-Pouvez-vous vous présenter en quelques mots et notamment expliquer ce qui vous a poussé à choisir la formation de boucher ?
-Nolhan Godefroy : J’ai 19 ans, après mon CAP Boucher, j’ai entamé un BP (je suis actuellement en 2è année) à CMA Formation Laon en alternance à la boucherie Longuet à Chauny. J’ai toujours aimé la viande, l’aspect, la découpe… L’école ne me plaisait pas, je suis dyslexique et dysorthographique et ce n’était pas évident pour moi, du coup en 3è lorsque je me suis retrouvé en stage à la boucherie Longuet à Chauny, j’ai adoré ça ! En plus, c’était la plus connue de la région avec une très bonne réputation, j’étais vraiment bien tombé, d’ailleurs j’y suis toujours ! (rire)
-Qu’aimez-vous dans ce métier ?
-NG : J’aime apprendre les savoir-faire, le travail de la carcasse, puis la découpe de la viande. J’aime beaucoup le désossage et la coupe de gros, lorsqu’il faut séparer la viande de la carcasse. Je préfère travailler sur de petits animaux comme les veaux ou les agneaux, dans le respect de la bête. L’important est d’éviter la perte.

-Comment avez-vous découvert la compétition des Worldskills et qu’est-ce qui vous a motivé votre participation ?
-NG : Depuis mon CAP Boucher, je participe à des concours ; j’ai été qualifié en régionale pour le MAF Boucherie en 2023, j’ai eu le premier prix puis j’ai terminé 10è sur 23 candidats en finale nationale MAF Boucherie en 2023, j’ai aussi participé en BP 1ére année au concours Romain Leboeuf en 2024, je me suis placé 5è… donc les WS c’était un peu une évidence pour moi (sourire).
-Comment vous êtes-vous préparé à cette compétition ?
-NG : J’ai commencé à me préparer après les fêtes, mais je n’avais pas beaucoup de temps. Mon professeur, Monsieur Riquet, m’a aidé à m’entraîner.
-Avez-vous reçu un accompagnement particulier ?
-NG : Non, je n’ai pas eu d’accompagnement particulier, mais je ne stresse pas du tout. La compétition me stimule. Je suis très à l’aise dans la pratique.
-Sur quels aspects techniques deviez-vous le plus travailler ?
-NG : J’ai travaillé davantage sur les côtes puis la découpe (l’art de piécier) qui exige une grande minutie.

-Pouvez-vous nous raconter votre expérience pendant les sélections régionales ?
-NG : C’était plus difficile que pour les autres concours, il fallait tout faire dans des délais impartis (l’agneau, le veau, le bœuf, en 1h30 pour chaque viande). Il y avait aussi une épreuve surprise avec la volaille, là c’est encore plus minutieux car il faut avoir de l’imagination. Il faut travailler aussi la présentation, la décoration.
-Quel a été le plus grand défi rencontré pendant l’épreuve ?
-NG : C’était le temps, sans hésiter. Ça surprend d’ailleurs au début. Le veau a peut-être été le plus difficile à travailler car on partait d’un arrière de veau, il fallait faire un osso bucco, un rôti, des paupiettes et des côtes.
-Qu’avez-vous ressenti à l’annonce des résultats et que représente pour vous cette médaille d’or ?
-NG : J’ai ressenti une très grande fierté mais j’étais tout à la fois étonné, content… C’était une très belle surprise. A présent, je suis concentré sur la finale*, je vais au CFA de Laon pour m’entraîner. Il y a un accompagnement mental et sportif proposé par la Région, c’est bien ça libère… (sourire)
-Quels conseils donneriez-vous aux jeunes qui aimeraient se lancer dans les Worldskills ?
-NG : Un seul : ne pas hésiter, foncer. Et se concentrer sur soi, avoir confiance en soi.
Photos DR CMA HDF
*Du 16 au 18 octobre 2025, la Région Sud devient le cœur battant des métiers avec les finales nationales Worldskills à Marseille.