Le maréchal-ferrant associe savoir-faire artisanal, connaissances en anatomie équine et passion pour le cheval. Longtemps perçu comme une profession réservée aux hommes par sa dimension physique et technique, le métier de maréchal-ferrant s’est ouvert aux femmes. Avec succès. Julie Jeuland, maréchale-ferrante depuis 15 ans et enseignante à la CMA Formation et Entreprises Beauvais, met en lumière la formation qui permet à ces artisan(e)s alliant le fer et le feu, de s’affirmer dans un métier en pleine évolution.
– Pouvez-vous décrire votre métier de maréchale-ferrante ? Être une femme dans un milieu longtemps masculin a-t-il été compliqué ?
-Julie Jeuland : Ce métier a plusieurs aspects, il consiste à effectuer le parage sur le cheval (ôter l’excèdent de corne sur les sabots) et le ferrer. Nous lui faisons une manucure XXL (rires). Le maréchal-ferrant est également l’orthopédiste du cheval, il faut connaître l’anatomie, la bio mécanique pour déceler des pathologies. Le fait d’être une femme n’a pas toujours été un atout au début, mais aujourd’hui le regard a bien changé, on arrive d’ailleurs à des classes avec plus de filles que de garçons. Il n’y a définitivement plus rien à prouver !
– Quelle a été votre formation ?
-JJ : Je suis maréchale-ferrante depuis 15 ans. J’ai d’abord fait un CAP pour adulte en 9 mois puis un BTM en 2 ans à CMA Formation et Entreprises Beauvais. On apprend l’hippologie, l’étude du cheval dans sa globalité mais aussi à pratiquer sur la forge. C’est un métier qui demande de l’endurance car il y a des postures à tenir. Tous les chevaux ne sont pas conciliants, ce sont des animaux sensibles, il faut être zen.
– Depuis quand enseignez-vous ?
-JJ : J’enseigne depuis huit ans à CMA Formation et Entreprises Beauvais. J’y pensais depuis un moment et puis un jour il y a eu une opportunité. C’est un métier très gratifiant. Il y a trois classes de CAP, deux classes de BTM, cela représente une cinquantaine d’élèves. La maréchalerie est une filière où on n’est pas là par hasard. Les jeunes sont courageux et motivés.
– Le métier a-t-il beaucoup changé ces dernières années ?
-JJ : Le métier a beaucoup changé, notamment parce que la médecine vétérinaire a beaucoup évolué mais aussi les matériaux (composite, silicone).
–Quelles sont les perspectives d’emploi pour les jeunes qui se lancent dans cette carrière ?
-JJ : Il y a une très demande de maréchaux-ferrants sur le marché, l’équitation est en vogue. Il ne faut pas avoir peur de se lancer. Il faut aussi avoir la passion du cheval, du métier manuel. Ne pas craindre de travailler en extérieur en toute saison … la relation à l’animal est primordiale. Pour moi c’est le plus beau des métiers !
Crédit photos : CMA HDF