Après avoir effectué un BEP puis un Bac Pro en mécanique automobile au CFA de Prouvy Rouvignies, Anthony Vinci, passionné par la mécanique automobile depuis l’enfance, a repris il y a quatre ans l’établissement où il a commencé il y a une dizaine d’années. Un garage « à l’ancienne » situé à Lille, dans le quartier des Bois Blancs, qui compte une clientèle d’habitués mais aussi de nouveaux arrivants. Un parcours plein de promesses pour ce jeune patron garagiste de 33 ans, qui pose un regard lucide sur l’avenir de la profession. Un métier en mutation qui exige une formation régulière.
Devenir garagiste, c’était une évidence ou avez-vous eu envie de faire autre chose ? Racontez-nous votre parcours.
Antony Vinci : En fait, personne dans la famille ne travaille dans ce milieu, mon père était dans le bâtiment, ma mère a été secrétaire… D’ailleurs, ils voulaient que je fasse des études donc j’ai suivi une seconde STL (Sciences et Technologie de Laboratoire) mais ça ne me plaisait pas. Je voulais faire de la mécanique auto depuis un stage en quatrième qui m’avait beaucoup plu. Mes parents s’opposaient à ce que je parte en apprentissage mais j’ai persévéré (sourire) et je suis allé au CFA de Prouvy Rouvignies.
En 2008, j’ai préparé mon BEP en mécanique auto en deux ans et ensuite un BAC Pro mécanique auto que j’ai obtenu en 2012.
Qu’est-ce qui vous a décidé à reprendre le garage Descamps ?
A.V : J’ai travaillé une dizaine d’années chez M.Descamps, j’avais sa confiance et aussi celle des clients qui me connaissent et appréciaient mon travail et il y a quatre ans j’ai décidé de me lancer en devenant propriétaire du fonds de commerce. Mon ancien patron était content aussi d’avoir un repreneur qu’il connaissait bien.
J’ai conservé une clientèle fidèle et comme le bouche à oreille fonctionne bien j’ai également de nouveaux clients, notamment des personnes qui s’installent dans ce quartier, qui se transforme, avec entre autres l’implantation d’Euratechnologies. Les gens font beaucoup réparer leur voiture et même si nous sommes aussi impactés par la hausse des prix des produits pétroliers ( huile, etc.), nous essayons de faire attention aux tarifs.
Selon vous, est-ce que les mentalités changent concernant l’apprentissage, longtemps méprisé ?
A.V : Oui, ça change, notamment pour les métiers de la mécanique ou du bâtiment, ça se féminise aussi, heureusement, mais il y a encore des idées reçues et parfois des jeunes qu’on s’obstine à orienter vers des filières générales alors qu’ils ont une vocation pour les métiers manuels.
Avez-vous d’autres projets ?
A.V : Dans l’idéal, j’aimerais racheter les murs, rester ici et me développer peut-être davantage. On verra comment les choses évoluent… ( sourire)
Quoi qu’il en soit, je ne regrette pas d’avoir repris cette entreprise, c’est un garage de quartier et finalement c’est aussi ce qui plait, sans doute pour l’accueil, la réactivité et la proximité. Evidemment, le métier change, nous sommes à un tournant, il faudra se former régulièrement, se préparer à des mutations profondes mais l’avenir est ouvert et c’est aussi ce qui est intéressant…
Photos DR
Garage Descamps – Anthony Vinci, 35 rue Chaplin, 59000 Lille 03 20 92 19 02