Entreprendre, certains ont ça dans le sang ! Fabien POIRET en est la parfaite illustration. Après plusieurs vies, il s’est spécialisé dans la production de confiseries et d’alcools artisanaux en créant son entreprise Natura Flora. Un métier qu’il exerce avec passion et dans le respect de l’environnement. Partons à sa rencontre !
Pouvez-vous nous raconter votre parcours ?
Fabien POIRET
J’aime toucher un peu à tout, j’ai démarré en tant qu’électrotechnicien, puis je me suis reconverti dans le toilettage canin. J’ai tenu deux salons de toilettage et j’ai travaillé au Centre de formation de la CMA Arras en tant que formateur. En parallèle, j’avais une société d’élevage d’alpagas pour créer des vêtements à base de laine et j’étais, et suis toujours, photographe spécialisé en art animalier.
Beaucoup de casquettes ! Et comment en êtes vous venu à la production artisanale ?
F.P.
Lors d’une brocante avec ma femme, nous sommes tombés sur un vieux grimoire datant de 1 740 avec des recettes de boissons alcoolisées. Nous avons essayé de les reproduire mais le taux d’alcool était trop important. Nous avons donc retravaillé pendant dix ans les recettes pour obtenir l’équilibre idéal. Une fois l’objectif atteint, il y a trois ans, nous avons commercialisé ce produit et je me suis concentré à temps plein sur le développement de cette activité.
Vous êtes aujourd’hui à la tête de Natura Flora, pouvez-vous nous expliquer votre activité ?
F.P.
Chez Natura Flora, nous proposons des alcools, des sirops aux fleurs, aux plantes et aux fruits, des confiseries avec principalement de la guimauve, de l’huile d’olive infusée aux plantes et des condiments comme de la confiture à base de fruits secs macérés dans du cointreau, de la gelée de bourgeon de sapin ou encore du confit de courgette. Nous avons aujourd’hui deux boutiques et nous faisons également de la prospection sur les marchés et dans les restaurants. Notre volonté est de refaire découvrir des saveurs d’antan, de revenir à des goûts originels. Nous aimons le contact avec les clients, leur expliquer notre travail et leur suggérer des accords de mets. Ils sont aussi les bienvenus sur l’exploitation pour découvrir les coulisses. Nous allons d’ailleurs ouvrir une nouvelle boutique sur Montreuil, plus spacieuse, afin de proposer des ateliers.
Vous vous inscrivez dans une démarche de développement durable, pourquoi avoir voulu vous engager dans cette voie ?
F.P.
Cela s’est fait naturellement, dans la famille, nous sommes très axés sur l’environnement, proches des animaux et de la nature. Notre production est entièrement locale, nos produits sont issus de nos récoltes ou de vergers voisins.
Vous vous inscrivez dans une démarche de développement durable, pourquoi avoir voulu vous engager dans cette voie ?
F.P.
Cela s’est fait naturellement, dans la famille, nous sommes très axés sur l’environnement, proches des animaux et de la nature. Notre production est entièrement locale, nos produits sont issus de nos récoltes ou de vergers voisins. Nous n’utilisons aucun traitement, et si nos produits ne sont pas estampillés bio c’est parce que cela représente un coût supplémentaire non négligeable. Nous utilisons exclusivement de l’eau de source, travaillons au rythme des saisons et enfin nous n’utilisons que du verre et du kraft.
Sur quoi l’équipe développement durable de la CMA Hauts-de-France vous accompagne ?
F.P.
Nous souhaitons gagner en autonomie, pour y parvenir notre conseillère en développement durable nous aide à analyser ce qui est possible et comment le mettre en œuvre. Par exemple, nous avons un forage que nous n’utilisons pas, pourrait-on s’en servir à des fins alimentaires ? Ou encore, serait-il pertinent de miser sur l’énergie solaire ? Est ce vraiment écologique malgré les batteries que ça nécessite ? Nous aimerions également mettre en valeur notre engagement sur notre site web et les réseaux, comment faire ?
Que diriez-vous à un artisan encore frileux à l’idée d’entamer une démarche plus écologique ?
F.P.
Que c’est porteur ! Les clients sont de plus en plus méfiants vis-à-vis des produits industriels, ils recherchent de la qualité et de l’authenticité et c’est dans l’artisanat qu’ils les trouvent. Aussi, avec le Covid, les modes de vie ont évolué, les consommateurs reviennent vers la simplicité, ils veulent acheter moins mais mieux ! Par exemple, au début ma femme me disait que j’étais fou de vouloir vendre de la guimauve artisanale à 6,90 euros. Mais une fois qu’ils goûtent, nos clients se rendent compte que le prix est justifié. Miser sur cette ligne de conduite et s’y tenir peut même favoriser le développement économique. Conquis par notre savoir-faire, un importateur nous achète des produits pour les revendre dans des épiceries fines japonaises.