Nathalie MOISELET est sculptrice et passionnée d’art depuis toujours. Alors qu’elle exerce en tant que coiffeuse depuis plus de vingt ans, elle participe, en 2013, au « Salon Fée Main » à Saint Quentin et rencontre une créatrice de poupées reborn. C’est la révélation ! Quelques années plus tard, elle se lance à son tour dans l’aventure…
Comment devient-on créatrice de poupées reborn ?
N. M.
Il y a très peu de créatrices de poupées reborn en France. Je me suis surtout formée en allant voir ce qui se faisait à l’étranger, notamment en Espagne ou aux Etats-Unis. Je me suis beaucoup exercée, j’ai échoué parfois puis recommencé en cherchant toujours à m’améliorer. C’est un métier qui nécessite d’être patient, d’observer et de prendre du recul pour se perfectionner. En février 2021, j’ai estimé avoir toutes les cartes en main pour créer mon entreprise et la CMA Hauts-de-France m’a parfaitement accompagnée dans cette démarche.
Sans trahir de secret, quelles sont les étapes de la création d’une poupée reborn ?
N. M.
Nous avons deux possibilités : soit nous nous faisons livrer des kits composés d’une tête, des bras, des jambes en vinyl, d’un corps en tissu, des yeux en verre et des cheveux en mohair que nous assemblons et peignons ensuite ; soit on crée nos propres corps à partir d’un bloc de silicone. Dans tous les cas, il faut compter à minima 30 couches de peinture et près de trois semaines de travail pour l’implantation des cheveux. Près de quatre mois sont nécessaires pour la création du corps à partir du bloc de silicone. Finalement, le plus important à l’issue du processus de création, c’est que le regard de la poupée croise le mien et que la posture soit la plus représentative possible de l’âge de l’enfant.
Comment commercialisez-vous vos créations ?
N. M.
Je propose la vente à distance de mes poupées, notamment via ma page Facebook, mais c’était important pour moi de rencontrer physiquement ma clientèle. Ce qui m’émeut le plus dans ce métier, c’est la réaction des gens lorsqu’ils prennent le bébé dans leurs bras. Il y a toujours une histoire liée à l’achat d’une poupée, les gens se remémorent leur passé, c’est très touchant.
Quel est le profil de votre clientèle ?
N. M.
Ma clientèle se compose essentiellement de collectionneuses, mais mes créations sont aussi appréciées par les établissements de santé tels que les EHPAD. Les résidents s’occupent des poupées comme si elles étaient de vrais bébés. Ils les habillent, les bercent, leur parlent. Les « poupées empathiques », comme elles sont appelées ici, procurent une sensation de bien-être aux personnes âgées, favorisent le développement de leur motricité et parfois même réduisent la prise de médicaments. Il n’est pas rare qu’une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer se souvienne de quelques moments passés au contact d’un bébé reborn.
Un savoir-faire remarquable qui fait du bien !
Nurserie Parfum d’Enfance
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02100 Saint-Quentin
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